Comment la loi suisse pousse-t-elle les professionnels du sexe à enfreindre les règles ?

Il semblerait que la loi suisse concernant la prostitution pousse les travailleuses du sexe à se trouver un proxénète afin de ne pas se retrouver à la rue. En effet, ce sont les informations qui ont été fournies dernièrement par le Tribunal Fédéral.

Quelques textes de la loi genevoise annulés

Le TF ou Tribunal fédéral a dernièrement modifié la loi suisse concernant la prostitution. Il permet aujourd’hui aux personnes qui ont une agence d’escort girl ou un salon érotique de ne plus demander l’accord signé par le propriétaire de l’immeuble pour exercer. L’avocat Jean-Pierre Garbade a récemment défendu un couple qui avait attaqué la loi suisse concernant la prostitution. En effet, le mari possède une agence d’escortes à Genève, tandis que sa femme se sert de son salon. Face aux requérants, le TF décide d’annuler deux des articles de la nouvelle législation. En effet, en obligeant un locataire à obtenir l’accord écrit du propriétaire avant de pouvoir exploiter un salon de prostitution violerait la liberté économique. En revanche, la requête des requérants concernant le droit à l’anonymat dans la profession a été rejetée pour parer aux risques d’exploitation abusive.

L’obtention d’un effet inverse et création d’un système de chantage

Une autre raison qui a fait que le TF a accepté d’annuler des articles de la légalisation est que l’exigence concernant l’autorisation du propriétaire des lieux risque d’entrainer l’effet inverse que celui souhaité. En effet, les prostitués risquent de faire appel à un proxénète qui mettra un local à leur disposition s’ils se retrouvent à la rue. Pour continuer à pouvoir exercer leur profession, les travailleurs du sexe devront avoir recours à des moyens peu élogieux. De plus, le fait qu’un propriétaire doive fournir son accord écrit pour que les prostitués puissent exercer leur métier dans un immeuble peut pousser les propriétaires à devenir cupides. Ces derniers pourraient s’en servir comme chantage ou demander un échange monétaire. Ce qui signifie en clair que si la loi suisse concernant la prostitution visait au début à protéger les travailleurs du sexe. Elle ne fait aujourd’hui qu’accroitre la vulnérabilité de ces derniers.