Les parcours professionnels sont aujourd’hui marqués par une nécessaire adaptation aux évolutions du marché du travail et aux compétences requises. La formation s’impose alors comme un levier essentiel pour sécuriser ces trajectoires professionnelles, tant pour les employeurs que pour les salariés. Cet article se propose d’examiner les enjeux juridiques de cette sécurisation et d’explorer les stratégies possibles pour optimiser l’efficacité des dispositifs de formation.
Perspective historique et cadre juridique actuel de la formation
La question de la formation professionnelle a connu une évolution importante depuis les années 1970, avec la mise en place progressive d’une réglementation spécifique. Les réformes successives ont renforcé l’exigence de qualité des formations, l’accès à la formation pour tous les salariés et le partenariat entre acteurs publics et privés.
Aujourd’hui, le cadre juridique est principalement défini par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », qui a notamment simplifié le financement de la formation et renforcé l’accompagnement des salariés dans leur parcours professionnel.
L’enjeu de sécurisation des parcours professionnels
L’objectif premier de la formation est bien sûr l’acquisition ou le renforcement des compétences nécessaires à l’exercice d’un métier. Mais cette démarche s’inscrit également dans une perspective plus large de sécurisation des parcours professionnels, en permettant aux salariés de maintenir leur employabilité et de prévenir les risques liés à l’évolution du marché du travail.
En effet, la formation permet de mieux anticiper les mutations professionnelles et de s’y adapter, en consolidant son positionnement sur le marché du travail. Elle contribue ainsi à minimiser les risques de chômage, de déclassement ou d’exclusion professionnelle.
Stratégies pour optimiser la sécurisation juridique des parcours professionnels par la formation
Pour tirer pleinement parti des dispositifs de formation existants, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :
- Identifier les besoins en compétences : il est essentiel pour l’employeur et le salarié d’évaluer régulièrement les compétences nécessaires au regard des évolutions professionnelles et sectorielles. Cela peut passer par un diagnostic partagé, intégrant l’ensemble des parties prenantes (direction, représentants du personnel, organismes de formation…).
- Choisir les formations adaptées : il convient ensuite d’identifier les formations pertinentes pour répondre aux besoins identifiés, en veillant à leur qualité et à leur adéquation avec le projet professionnel du salarié.
- Mobiliser les financements disponibles : plusieurs dispositifs publics ou mutualisés peuvent être mobilisés pour financer tout ou partie des formations (CPF, plan de développement des compétences, OPCO…). Il est important de bien connaître ces mécanismes et leurs conditions d’éligibilité.
- Suivre et évaluer les résultats : enfin, il est essentiel de mettre en place un suivi régulier des formations suivies et d’évaluer leur impact sur le parcours professionnel du salarié, afin d’ajuster si nécessaire la stratégie de formation.
La responsabilité des employeurs et des salariés dans la sécurisation des parcours professionnels
La sécurisation juridique des parcours professionnels par la formation repose sur une responsabilité partagée entre les employeurs et les salariés. Les entreprises ont en effet l’obligation légale d’assurer l’adaptation de leurs salariés à leur poste de travail, ainsi que leur montée en compétences. Elles doivent également veiller à prévenir les risques professionnels et à garantir un environnement de travail sain et sécurisé.
De leur côté, les salariés ont également un rôle actif à jouer dans la gestion de leur parcours professionnel. Ils sont en effet incités à s’approprier les dispositifs de formation existants (notamment le CPF) et à s’impliquer dans l’élaboration de leur projet professionnel. Le dialogue social au sein de l’entreprise est un levier clé pour favoriser cette dynamique.
En définitive, la sécurisation juridique des parcours professionnels par la formation constitue un enjeu majeur pour l’employabilité des salariés et la compétitivité des entreprises. Elle nécessite une approche partenariale et une mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés, dans un contexte d’évolution constante des compétences et des métiers.